Né en 1979. Formation musicale autodidacte débutée en 1994
par les percussions.
En 1998 il se tourne vers l’utilisation d’outils électroniques.
Il collabore régulièrement avec Xavier Charles, Clare
Cooper, Jérôme Noetinger, Lionel Marchetti,
Franz Hautzinger, Will Guthrie, Jean-Luc Guionnet,
Pascal Battus, John Hegre, Jazkamer.
Il travaille pour la danse avec la chorégraphe Marie Cambois “We
killed a Cheerleader”.
Pour le théâtre avec Gael Leveugle et Léa Drouet.
Programmateur au sein de l’association «Fragment» à Metz,
d’octobre 2001 à juin 2009.
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Une des originalités des festivals "INFLUX#n"
est l'organisation de tables rondes
regroupant acteurs et spectateurs, ayant pour thème
l'improvisation.
Jusqu'à ce jour tous les artistes improvisateurs
invités dans ce cadre ont été de culture occidentale.
Dans cette quatrième édition, nous accueillons pour cette
manifestation
David Chiesa et Sébastien Perroud, qui ont développé avec leurs
outils d'improvisateurs,
un travail sur le continent africain.
Afin de rendre le fil conducteur de la démarche de l'IREA plus
explicite,
il faut situer le sujet de cette table ronde dans une approche
qui se garde
de toute arrière pensée touristique ou exotique, ce qui
s'inscrit ici dans la mise en perspective de deux univers:
-l'un dédié à l'oralité:les mythes,la danse,la
musique,les masques,
servant avant tout de moyens de communication pour toucher au
sacré.
-l'autre pour lequel l'art reste le plus souvent, à l'écart des
comportements
sociaux dominants, le dernier refuge de l'individualisme contre
le flux asphyxiant
et profane de la marchandisation mondiale.
Le souhait d'une attitude critique sinon
subversive dans le domaine du sensible
pousse donc à s'interroger (et à interroger les deux artistes)
sur les horizons que peut ouvrir la rencontre entre mondes
séparés
(ici bien entendu l'Afrique de l'Ouest et la France).
Peut-il s'agir, ainsi que le soutient le
philosophe Jacques Rancière [1]
à propos du langage dans les sociétés contemporaines
occidentales,
d'un nouveau moteur de l'invention, susceptible de
développements féconds
dans le domaine de l'improvisation, grâce à la mise en présence,
au croisement, et à l'échange entre cultures différentes?
La thématique de questions et de discussion
portera donc sur les motivations personnelles,
éthiques, esthétiques, politiques, qui ont motivé le projet des
artistes.
Avec une question centrale:
Que représente pour eux ce voyage et cette rencontre culturelle?
Bernard Astié
Des faisceaux lumineux découpent l'espace et
rencontrent toutes sortes
d'obstacles, branches, objets, feuilles mortes, câbles,
copeaux...
Autant de points d'accroches qui révèlent un environnement
sculpté de points,
de lignes, de contours.
Des dessins abstraits et éphémères se matérialisent dans
l'espace,
en écho aux travaux d'Antony McCall.
Cette proposition s'articule dans l'écoute du regard, une
physicalité du son,
l'un et l'autre construisant une architecture improvisée à
visiter...
Travaillant depuis 1997 sur
la notion d'improvisation, David Chiesa nourrit son
travail de la relation aux autres pratiques artistiques :
la danse (avec Fine Kwiatkowski, Marie Cambois, Véronique
Albert, Yukiko Nakamura, Abdesalam Raji, Masaki Iwana...)
la poésie (avec Ly Thanh Tien, Charles Pennequin...)
le cinéma expérimental (avec Xavier Quérel, Gaëlle Rouard...
la lumière (Christophe Cardoen, Sébastien Perroud, Julien
Lobbedez...).
Son jeu s’appuie sur la matière du
réel et l'individualité dans l'improvisation.
Il est aussi fortement influencé par les articulations propres
aux musiques
électro-acoustiques avec lesquelles il collabore
régulièrement.
Il créé des installations
spécialement conçues pour les lieux où il expose, travaille
souvent en dehors des lieux réservés à l’art,
préférant aux architectures aseptisées, celles plus
chargées émotionnellement comme des lieux désaffectés.
Il manie une esthétique singulière, un traitement brut des
matériaux et des émotions, un goût de l’éphémère.
Ces installations proposent aux visiteurs de déambuler,
ramper, toucher, contempler.
Après avoir débuté la danse
classique à l’école de danse de Michèle Latini à Caen,
Mélanie Lomoff entre au Conservatoire national
supérieur de musique et de danse de Paris en 1992.
Entre 1996 et 1997, elle est liée au théâtre des Arts à
Rouen ; l’année suivante, elle interprète plusieurs
créations de José Montalvo et Dominique Hervieu au Centre
chorégraphique national de Créteil et du Val de Marne.
Depuis 2006, elle collabore régulièrement avec les ballets C
de la B, du chorégraphe belge Alain Platel,
“un bouleversement” dans sa vie de danseuse et sa perception
de la danse.
De formation
classique, Fabrice Charles développe son travail
artistique dans divers champs :
l'improvisation, l'interprétation, la création et la pédagogie.
Enseigne le trombone et le tuba,
intervient régulièrement en milieu scolaire pour
sensibiliser les élèves aux instruments de la famille des
Cuivres.
Il dirige la "Fanfare de la Touffe" : fanfare improvisée
composée de non-musiciens.
Bus, 16 ou 71, arrêt Roques (bus de nuit jusqu'à
minuit)
Voiture, rocade sortie 30 Sept Deniers, parking sur place
Vélo, par les berges de la Garonne
plein tarif 12 € - demandeurs d'emploi,
étudiants, adhérents IREA, RING 8 €
pass 2 jours 20 € - demandeurs d'emploi, étudiants 15 €
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Un OTNI (Objet Théâtral Non Identifié)
« Ce qui est ordonné chez l’homme, c’est
l’enfant »
« Le moment de ma conscience est révélé par le moment
de mon inconscience. »
« Ma solitude est faite, non de ce qui me manque, mais
de ce qui n’existe pas. »
A l’issue d’un long compagnonnage avec l’œuvre de
Roberto Juarroz,
l’acteur transmet la parole du poète,
avec en écho ses propres écrits,
au sein d’improvisations appuyées sur le geste et
le matériau sonore et prolongées par de fugitives images
d’eau...
L’auteur de « l’eau et ses rêves », Gaston Bachelard
n’est pas loin dans ce cheminement qui se propose
d’explorer le clair-obscur de l’être.
« Ces aphorismes, ces voix, extraits du seul
livre édité d’Antonio Porchia, Voix Abandonnées,
je les ai lues peu de temps après la découverte de l’ œuvre
de Roberto Juarroz, Poésies Verticales.
Depuis sept années, ces deux auteurs et philosophes
argentins, qui furent amis, inspirés l’un par l’autre, sont
des éclairages, des balises, des étapes, dans ma recherche
pour distinguer Voir et Regarder, Entendre et Ecouter...
l’intérieur, l’extérieur, de l’intérieur vers l’extérieur,
de l’extérieur vers l’intérieur...
Entre le haut et le bas de toute vie, l’un n’étant
pas, sans l’autre,
entre un concret enracinement et la vacuité du ciel,
entre fulgurances et lentes cohérences,
dans un monde qui tente d’asservir la langue, la vue,
l’audition et par delà nos vides, il existe une vision du
vide,
une écoute du silence avec cette certitude : personne
pour coloniser cette vision, ce vide, cette écoute, ce
silence.
En ce qui me concerne,une invitation à découvrir
un espace entre ces deux pensées sentinelles, à venir
voir, regarder, écouter, entendre,
une exploration entre écritures et improvisations, avec
ces paroles poétiques et philosophiques qui m’ont
traversées,
avec ma voix, mon corps, des sons et tous leurs silences, la
lumière et ses ombres, des images......des visions éphémères,
des résonances. »
Scénographie, conception lumière : Alberto Burnichon,
Jean-marc Richon
Manipulation lumière et vidéo : Alberto Burnichon
Conception vidéo, voix, corps, sons, actions poétiques :
Jean-marc Richon
Le
spectacle vu par Bernard Astié:
LE POEME IMPROMPTU : HOMME-MAGE VERTICAL
Jean Marc Richon et la poésie d’action
Une présence insaisissable
Il y a des messages dont le destin est de se perdre…Au fond de la recherche essentielle de la poésie moderne il y a l’idée qu’en cette dimension du langage et de l’homme réside la seule possibilité que quelque chose soit : les messages perdus inventent toujours celui qui doit les trouver. (R.Juarroz).
Ce que ce texte anticipait, c’était la rencontre puis le long compagnonnage, de sept ans, de Jean Marc Richon, figure exemplaire de la poésie d’action, avec deux poètes majeurs du 20ème siècle, les auteurs argentins Roberto Juarroz et Antonio Porchia. Pour le spectacle de l’Homme -Mage Vertical donné au Ring les 9 et 10 mai 2012.
Le choc des images verbales, avec la découverte des « Poésies Verticales » et des vers libres de l’un, puis de « Voces » et des aphorismes de l’autre, ne pouvait qu’encourager et renforcer une démarche artistique tournée vers l’écriture corporelle.et l’improvisation. Pour offrir un nouvel espace à l’écriture poétique, et faire de la métaphore non plus l’illustration de la simple apparence des choses, mais la mise en perspective de la profondeur du monde. L’image que crée le poète et à sa suite l’acteur, qu’elle reste purement verbale ou devienne action, ouvre ainsi l’accès à la présence, conçue ici comme une instance évanescente, puisqu’elle se manifeste sur fond d’absence.
La fugacité de cet équilibre entre présence et disparition, Jean Marc Richon a choisi, pour l’incarner, le chatoiement liquide de l’eau, qui rythme le temps et l’espace de l’improvisation. Le choix inaugural de l’acteur c’est donc la métaphore de « l’eau des rêves » qui donne à voir et à entendre la profondeur verticale du réel déclinée par le poème.
Trame du spectacle, trouvaille inspirée de l’acteur, l’eau façonne le temps, tombant goutte à goutte des « horloges naturelles », dans la pulsation irrégulière d’un ensemble de clepsydres installées dans l’obscurité d’un lieu invisible d’où les chocs liquides annoncent l’apparition aléatoire des évènements de l’improvisation. Elle creuse aussi l’espace et sa profondeur. Les reflets des eaux dormantes du canal du Midi sur les vidéos projetées en continu sur les murs de la salle, doublent le monde des choses et des rêves, ouvrant ainsi les portes des aventures de l’inconscient et annonçant la mort des âmes puisque, pour Héraclite, leur devenir est eau.
La mort exhibe son masque dans le rituel qui soutient l’improvisation de Jean Marc. Son entrée dans un cercle de lumière rouge, initie une danse sauvage rythmée par les percussions sur le sol de deux longs bâtons tenus à bout de bras. Errance sonore et folie d’un chaman ressuscitant des rites anciens ou inventant des célébrations nouvelles.
…/Sonder les « Poésies Verticales » à l’image des eaux dormantes, ou encore rechercher, à la poursuite du vertical, « la situation de l’être sur l’échelle des choses » comme le dit R.Juarroz, c’est ici l’occasion, toujours périlleuse pour l’acteur, de convoquer les évènements d’un passé réel ou rêvé, en sollicitant les éléments de la matière : en plus de l’eau, la terre, l’air et le feu. Cailloux placés en équilibre instable, bois et tubes résonnants qui prennent le relais de la voix chantante ou psalmodiante, éclat des lumières jaillissantes qui viennent délimiter sur le mur du Ring la porte fermée, refusant de s’ouvrir vers un univers resté inaccessible aux mots du poète et aux pressions du corps de l’acteur.
Mais, pour terminer, ce qui donne toute sa portée métaphysique à la métaphore théâtrale, c’est l’image splendide des flèches, jouant le drame de l’être jeté dans le monde et livré à l’angoisse. Flèches aux empennages multicolores lancées vers un cercle de lumière sans point de départ défini, pour un destin hors de toute origine temporelle ou spatiale. Et y retrouver la tragédie existentielle de l’Homme Mage Vertical.
Il y a des flèches qui se repentent en vol / et rentrent leur pointe, / elles s’approchent de la cible/ et ne font que la toucher.
Beaucoup comprennent tard/que le destin est de voler/ et non de se ficher
Les cibles sont des leurres / qui trompent les flèches / autant que l’arc et l’archer
Plus que de viser quelque chose,/la clé est de tout viser ./ Le pari de la vie / est à tous les numéros.
Robert Juarroz - Treizième poésie verticale.
Dans le Poème Impromptu, l’action fait exploser le langage du poème et révèle, derrière les mots, la présence insaisissable des choses. La magie de l’improvisation de Jean Marc Richon, y donne à entendre, dans l’oralité, la musique du souffle de l’homme, à percevoir aussi la solitude de son inconsolable singularité, celle de l’être des Poésies Verticales.
Bernard Astié
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au
Ring à 19h
duo Saitoh Tetsu
(contrebasse) et Jean-Laurent Sasportes (danse)
au Ring à 17h30:
Nils
Ostendorf
(trompette)
Michel Doneda
(saxophones soprano)
Nils
Ostendorf, directeur musical de Thomas Ostermeir de la
Schubühne de Berlin
est par ailleurs un improvisateur internationalement
reconnu.
Depuis 30 ans Michel Doneda est de l'aventure de
l'improvisation et a joué sur les 5 continents.
Les 2 musiciens appréhendent le son dans son sens le plus
concret,
écoutant et donnant à entendre le plus possible de détails
comme pour « entrer à l’intérieur ».
Leur musique invite à un voyage dans un espace sonore inouï
porté par l'inspiration et la respiration.
Disque à paraître chez Absynthe record (Berlin)
http://nilsostendorf
http://micheldoneda
à la
librairie Ombres blanches
EVAN PARKER
(saxophone
soprano)
19h30 discussion suivie d'un
concert